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À cause des procès, Bayer doute de l’avenir du glyphosate

Bayer s’interroge sur l'avenir de la production de son herbicide à base de glyphosate, toujours ciblé par une avalanche de procès.

Le groupe allemand Bayer s’est interrogé ce vendredi 25 avril 2025 sur l’avenir de son herbicide à base de glyphosate, toujours ciblé par une avalanche de procès. Il a assuré qu’il devient « impossible de continuer » à vendre de manière rentable son herbicide au glyphosate comme auparavant, en raison des « poursuites judiciaires » en cours.

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Concernant les ventes de glyphosate aux États-Unis, il n’y a « pas de plans spécifiques pour abandonner cette activité », a assuré Bill Anderson, président du directoire de Bayer, lors de l’assemblée générale des actionnaires. Mais il s’avère « impossible de continuer à commercialiser le produit de la manière dont nous l’avons fait par le passé, en termes de viabilité financière, en raison des poursuites judiciaires », a-t-il prévenu, interrogé sur ce point par des actionnaires fort critiques.

Bayer « croule sous le poids des procès »

Depuis le rachat de l’américain Monsanto en 2018, le groupe de Leverkusen croule sous le poids de procès aux États-Unis liés au Roundup, célèbre herbicide à base de glyphosate produit par sa filiale et accusé d’être cancérigène.

Bayer promet depuis plusieurs mois de réduire « significativement » les litiges liés au glyphosate d’ici la fin 2026. Il a déjà dû s’acquitter de 11 milliards de dollars pour régler à l’amiable plus de 100 000 procès, tandis que 67 000 sont toujours pendants devant la justice. Pour en sortir, le groupe mise sur une décision de la Cour suprême des États-Unis, saisie début avril d’un recours lié au glyphosate.

Mais pour se donner une « marge de manœuvre » afin de contenir les litiges, Bayer demande vendredi à ses actionnaires d’approuver une augmentation de capital allant jusqu’à 35 %. Annoncée au début de mars, cette proposition avait mal été reçue par les investisseurs à la Bourse de Francfort, alors que l’action est déjà mal en point. Le titre a reculé de moitié depuis l’arrivée de Bill Anderson à la tête de Bayer en juin 2023.

Une place importante du produit aux États-Unis

« Les enjeux sont vraiment importants, pour nous et pour les agriculteurs américains », a insisté le patron du groupe. C’est pourquoi « il est très important que des changements législatifs soient apportés pour les agriculteurs américains, les consommateurs américains et la sécurité alimentaire des États-Unis », a-t-il martelé.

Bill Anderson fait face à l’hostilité croissante des actionnaires alors que son contrat court jusqu’en 2026. « Le bilan de votre mandat est désastreux » et Bayer se trouve dans une « impasse stratégique », a déclaré Ingo Speich, représentant du fonds Deka, lors de l’assemblée tenue en mode virtuel.

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